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Le marché dopé par le Brexit

par avictor - le 12/04/2019

Les britanniques continuent à aimer les vieilles pierres françaises et à être présents sur le marché des résidences secondaires. Surtout, ils investissent la capitale, contribuant à augmenter le volume des transactions et à renforcer la dynamique de hausse des prix.

Les transactions conclues par des Français qui rentrent de Londres ou avec des Européens de Londres qui prévoient de s’installer à Paris s’accélèrent. Et les effets du Brexit se font désormais sentir sur le marché immobilier.

Plusieurs profils

Qu’il s’agisse d’expatriés français qui anticipent leur retour, de ressortissants européens  (cadres dirigeants, banquiers, traders, salariés des institutions relocalisées à Paris) ou encore des citoyens britanniques qui préfèrent finaliser leur transaction avant la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne, une clientèle nouvelle a fait son apparition.

D’après le site d’annonces immobilières SeLoger, au quatrième trimestre 2018, la consultation des annonces françaises au Royaume-Uni a  bondi de 17% pour les biens situés en Île-de-France. Pour les annonces immobilières parisiennes, le nombre de visites est démultiplié, avec une hausse de 75%.

L’écart de prix entre Londres et Paris se resserre 

Le phénomène a un impact sur le marché, contribuant à une augmentation des prix du m2 dans la capitale, notamment dans l’immobilier de prestige.

Selon les chiffres du réseau d’agences immobilières de luxe Barnes, sur les six derniers mois de l’année 2018, entre 5 et 10% des ventes réalisées dans le secteur du Marais et des 6ème, 7ème, 9ème, et 18èmearrondissements parisiens ont été réalisées avec cette nouvelle clientèle.
Le phénomène est encore plus marqué dans les 8ème, 16èmeet 17ème arrondissements de Paris ainsi qu’à Neuilly-sur-Seine (92) où le nombre de transactions concernées grimpe jusqu’à 12% du volume total des ventes.

Ces arrivées dopent les prix de l’immobilier de luxe : jusqu’à 20 000 euros pour les biens les plus recherchés du secteur Montmartre et 25 000 euros pour les secteurs les plus convoités du Marais. Et alors que l’écart de prix entre Londres et Paris était de 2,8 pour l’immobilier de prestige londonien, il n’est plus que de 1,8 voire 1,6 selon les estimations de Barnes.

Un phénomène national

Les nouveaux candidats cherchent à s’installer près des quartiers d’affaires parisiens ou du pôle de la Défense, mais ce « phénomène migratoire », analysé par Barnes a un impact sur l’ensemble de l’hexagone. Si 55% des annonces SeLoger visualisées par les visiteurs du Royaume-Uni sont situées en Île-de-France, d’autres régions françaises sont impactées par le phénomène du Brexit, comme la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et le Nord-Pas-de-Calais.

Dès juin 2016, à l’annonce du Brexit, près d’un quart des citoyens britanniques désireux d’acheter un bien en France déclarait vouloir accélérer leur projet d’investissement afin d’anticiper des impacts négatifs en terme de taux de change et de taux d’intérêts. Les britanniques continuent à être les premiers investisseurs étrangers en France, notamment sur le marché des résidences secondaires. En 2018, ils ont ainsi réalisé en Aquitaine près de la moitié des achats d’immobilier.

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